SLIPKNOT (usa) - 9.0 : Live (2005)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 28 octobre 2005
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal
Type : Double Album Live
Playtime : 24 titres – 117 mins
Tenter le coup du double live après seulement six années d’existence, c’est culotté de la part du KNOT. On se souvient d’autres combos ayant osé ce pari risqué dans les années 80 (le meilleur exemple reste LIZZY BORDEN avec son double The Murderess Metal Roadshow en 1986 pour tabler sur le Live After Death de MAIDEN sorti un an plus tôt), et s’étant plus ou moins ramassés.
Mais la différence notable reste que le KNOT est avant tout un groupe de scène, endroit où les neuf de Des Moines sont comme à la maison, et peuvent se laisser aller à des exactions physiques et orales. On sait tous pour en avoir été témoins que les shows de SLIPKNOT sont de véritables happenings de violence où l’on peut s’attendre à tout, même si depuis quelques années, ceux-ci sont plus rodés, plus pro, et donc moins spontanés.
Il n’en reste pas moins que la machine de guerre de Des Moines ne craint pas grand monde live, et ce double CD vient à point nommé pour le prouver.
Alors, ce pari osé est-il pour autant transformé ? Le fait de s’étaler sur presque deux heures ne va-t-il pas produire un effet de lassitude chez l’auditeur, privé de l’image ?
Alors non seulement l’ennui ne pointe jamais le bout de son nez, mais le fait de proposer vingt quatre titres (excusez du peu) prouve au monde entier que SLIPKNOT est capable après seulement trois albums studio de remplir un live ras la gueule en donnant le sentiment de n’avoir composé que des classiques.
Pas mal pour neuf excités que bientôt même la France « intellectuelle » va célébrer.
Et la pochette de ce disque prend alors des allures de métaphore absolue. Ces mains tendues vers la scène symbolisent à merveille tout ce que son public représente pour le KNOT. Une force d’aller de l’avant, de se renouveler, de continuer malgré l’adversité, de se mettre en danger. En gros, de tout lui donner, jusqu’à l’épuisement. Et quand on écoute les vingt quatre pistes de 9.0 Live, l’évidence devient lénifiante. SLIPKNOT puise sa force chez les maggots, ce pouvoir quasi surhumain de se transcender quelles que soient les conditions. Et ici, elles sont optimales. Son énorme et compact qui permet quand même de discerner les parties de chaque instrumentiste (mention spéciale à la basse de Paul, RIP.), public réactif, et combo explosif.
Et après une intro étonnante qui vole la vedette aux traditionnelles « 742617000027 » ou « 515 », durant laquelle une voix préenregistrée avant le show vient annoncer que le groupe ne pourra pas jouer le soir même, on entre directement dans le vif des débats avec une version surnaturelle de « (Sic) », qui prend le public à la gorge, avant que le gang ne déroule les classiques sans interruption, jusqu’au solo très dispensable de Joey. Mais il faut bien permettre aux huit collègues de respirer un peu, et surtout Corey, qui donne beaucoup de sa personne. On note que les intros les plus fameuses (« Pulse Of The Maggots », « Eyeless », « Vermillion ») ont toujours le don de mettre les fans en transe, avant l’explosion proprement dite, et que décidemment, même sans l’image, le KNOT est toujours aussi impressionnant en concert… Certaines versions arrivent même à faire passer leur pendant studio pour de jolies bluettes de campagne (« (Sic) » bien sur, « Eyeless » évidemment, « The Blister Exists ») et tendent à ressembler à de joyeux cyclones ravageant tout sur leur passage.
Corey s’impose en frontman de l’impossible, mais avec un tel backing band, comment pourrait il en être autrement ?
Mais ne comptez pas sur le second CD pour vous reposer un peu et calmer le jeu, car dès l’intro toute en blast beats de « Three Nil », la machine repart de plus belle. Et même si la première moitié de cette seconde partie se concentre sur des morceaux plus rares en live (le groupe jouera même pour la première fois « Skin Ticket », c’est dire…), et développe des ambiances plus lourdes et plus longues (« Iowa », superbe de tension maladive, « Skin Ticket » bien poisseuse), il n’en oublie pas de parsemer la fin de la route de classiques impérissables, et jette en pâture aux fans des interprétations cauchemardesques de hits tels que « Duality », « Spit It Out », une version orgiaque de « People=Shit » avec un Joey aux chevilles décidemment en acier trempé (cette double grosse caisse…), un « Get This » incroyable de violence éparse, et vient bien sur se finir sur l’éternel « Surfacing », histoire de clôturer le chapitre de la plus furieuse et communiante façon qui soit.
Alors quel constat tirer de ce live prématuré dans la carrière du groupe ? Que ce dernier était indispensable de toute façon, histoire de laisser une trace sonore du parcours en concert de ce groupe unique qui n’a jamais, au grand jamais, ménagé ses efforts pour offrir à ses fans les meilleurs shows qui soient. Que SLIPKNOT en studio, c’est déjà bien la foire, mais qu’en live, ce chaos organisé prend des allures de massacre en règle, tout en respectant presque à la note près les partitions d’origine. Et qu’avant d’être des bouchers avides de sueur et de sang, les neuf de l’Iowa restent des instrumentistes hors pair, et des compositeurs déments. Car sortir un live à ce stade d’une très jeune carrière, et donner le sentiment aux fans que leur groupe fétiche existe depuis des décennies reste un tour de force incroyable. Et si vous ne partagez pas cet avis, je préfère poser ma plume après vous avoir dit :
« Fuck it all, fuck this world, fuck everything that you stand for! »
Discographie Complète de SLIPKNOT :
Mate.Feed.Kill.Repeat (1996),
Slipknot (1999),
Iowa (2001),
Vol.3 : The Subliminal Verses (2004),
9.0 : Live (2005),
Voliminal: Inside The Nine (DVD - 2006),
La Monstrueuse Parade (BOOK - 2006),
All Hope Is Gone (2008),
.5: The Gray Chapter (2014)
Ajouté : Mercredi 28 Septembre 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Slipknot Website Hits: 17853
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