DEATHHAMMER (no) - Evil Power (2015)
Label : Hell's Headbangers Records
Sortie du Scud : 16 juin 2015
Pays : France
Genre : Thrash Metal old-school
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 35 Mins
Dites pour voir comme ça... Vous aimez les voyages dans le temps ? Pas du genre DeLorean, avec le Doc, Marty, le Rock fifties et tout le toutim, non plutôt genre voyage sans embûches, at home, tranquille, peinard, sans quitter son fauteuil ?
Pas question ici de plutonium ni de locomotive explosive, juste une galette à s'insérer entre les feuilles, dans son canap'. Ca va, facile, aucun effort à faire... Allez, dites oui, sinon, je ne pourrai pas aller plus loin, et ça, c'est fâcheux...
Oui ?
Ca marche.
J'ai justement deux amis sous la main prêts à vous offrir ce dont vous rêvez. Et là, c'est du clefs en main. Allons donc faire un tour du côté de la Norvège, histoire que je vous les présente.
Entrez, je vous en prie. Ne soyez pas étonné par l'aspect vintage de l'ensemble de la maison, parce qu'ici, le temps s'est arrêté.
Alors si votre propre compteur musical est resté bloqué sur la période 85/86, et si votre zone géographique de prédilection a toujours été le centre de l'Europe, vous êtes à la bonne adresse.
Sergeant Salsten (Atomic puke and stringkillz, ou basse/chant si vous préférez) et Sadomancer (Axeviolence, hellbashing & vomits, guitare et beaucoup d'autres choses aussi...) ont le même problème que vous. Ils ne conçoivent la musique que sous un regard nostalgique, celui du Thrash boom des années 80 qui a laissé de sacrées traces dans leur inconscient.
Des pseudos sentant bon le SODOM début de carrière, en passant par la pochette respectant tous les codes en vigueur à l'époque (trait grossier, gros démon, croix renversée), jusqu'au titre qui ferait baver un Tom Angelripper encore adolescent, tout est là, ne cherchez même pas la petite bête dans les recoins, il ne manque rien. Mais ce qui aurait pu ne rester qu'un trip à deux sous chez des passéistes pas très inspirés devient un sacré hommage entre les mains de ces deux olibrius. Car en sus de calquer leur imagerie à la tache de gouache près, ils savent jouer, ils savent mimer, ils savent reproduire à l'identique des plans qu'on pensaient enfouis dans un passé lointain.
Et ça, c'est tout bon aussi.
Il faut dire que le duo (épaulé lors des concerts par deux autres flingués dans le même délire) est déjà sacrément rodé. Les deux compères n'en sont pas à leur coup d'essai, puisqu'ils traînent leurs cartouchières un peu partout dans le monde depuis presque dix ans, et ont déjà signé une bonne tripotée de productions. Des premières démos à leur second longue durée, Onward To The Pits, sorti il y a deux ans, ils ont rudement eu le temps d'aiguiser leurs riffs et de travailler leurs soli pour qu'ils sonnent plus Thrash que les pompes de Chuck Billy. Mais allez y, installez vous et laissez les faire.
Vous ne serez pas déçus.
Un simple coup d'oeil au tracklisting suffira à vous convaincre, le lexique du bestiaire malin est là in extenso, et c'est assez jouissif dans les clichés, dans le bon sens du terme s'entend. "Satan Is Back", "Belial's Curse", "Total Metal", "Omen Of The Beast", ça ne vous rappelle pas quelque chose? Bien sur que si. Mais de toute façon, dès le premier morceau, le ton est donné, et il est tonitruant.
"Warriors Of Evil" n'est en effet rien de moins qu'un melting pot d'influences énormes, mais toutes identifiables dès les premières secondes.
On retrouve, touillés à la louche rouillée les riffs de DESTRUCTION, l'attaque rythmique de KREATOR, la hargne d'EXODUS, et le côté paillard du vieux VENOM. Pas de surprise, c'est casher, joué avec le coeur, et remarquable puisque les deux musiciens ne cachent rien de leur amour des grands anciens. Ils citent volontiers les références déjà nommées, et y rajoutent le SABBAT japonais, aussi exubérant qu'eux, BATHORY, SLAYER, RAZOR, enfin, en gros, la vague internationale qui avait déferlé sur un monde incrédule il y a quelques décennies.
Et ça fonctionne à plein régime, pas de baisse de tonus, les chorus à la tierce sont là, les soli un peu à côté de la plaque, les choeurs revanchards et plein d'allant... Le cahier des charges est respecté à la lettre, ça s'emballe un peu par moment ("Powertrip", bien méchant et rapide), ça cite même les nonchalant WHIPLASH à la virgule près ("Satan Is Back", qu'on croirait exhumé de Power And Pain), et ça se permet une fin plus épique que la moyenne, qui s'amuse d'un mid tempo explosé à grand coups d'accélérations, brièvement interrompues par des interventions mélodiques d'un bon cru ("Omen Of The Beast").
Evil Power ? Simple, ça vous donne envie de ressortir vos vieux T-shirts, la vieille veste en jean lardée de badges, le ghetto blaster pourri jusqu'à la mœlle, et d'y glisser une vieille cassette usée jusqu'à la bobine. Et puis, quel mal à ça ? Avec deux potes comme Sergeant Salsten et Sadomancer, vous ne prenez aucun risque, la fête est garantie jusqu'au bout de la nuit.
Je vous avais dit, pas besoin de grand chose pour se replonger dans sa jeunesse. Un disque y suffit parfois. A condition qu'il soit sincère, honnête, et de qualité.
Trois conditions remplies par DEATHHAMMER, sans conteste.
Je vous le dis, et faites moi confiance, ces mecs là ont même des clous à la place des ongles.
Ajouté : Jeudi 10 Septembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Deathhammer Website Hits: 5934
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