ANGELS OF BABYLON ? ça vous dit ? l’album d’AVANTASIA ! de Tobbias Sammet, non, en vérité il s’agit d’un combo US formé en 2008.
Malgré un style complètement saturé, celui du Heavy mélodique épique, ce groupe sort du lot et se trouve sous les projecteurs par deux de ses musiciens, d’abord son fondateur, Kenny Earl « Rhino » Edwards, ex MANOWAR et David Ellefson ex MEGADETH, ex SOUFFLY, rien que ça…….avec une telle caution, le banquier doit faire un prêt les yeux fermés.
Le noyau dur constitué par ce binôme est complété par David Fefolt au chant, et Ethan Brosh, guitare.
ANGELS OF BABYLON par son second titre « Apocalypse 2012 » rejoint les annonciateurs de la fin du monde, le 21 décembre 2012 plus précisément, comme le veut le calendrier maya. 3 jours avant Noël, alors l’année prochaine n’allez pas vous ruiner pour rien en foie gras, et en cadeaux devenus inutiles. Dites à vos enfants que Bolon Yokte descendra sur terre à la place du Père Noël et que ce ne sera pas de la rigolade. Pour régler votre montre, aller sur le site : 2012fin.com un décompte vous égrène le temps qu’il vous reste à vivre. Je sais que cela peut vous interpeller, et vous questionner sur votre priorité à consacrer 45 minutes à l’écoute de cet album Kingdom Of Evil.
J’ai lu qu’ANGELS OF BABYLON était peut être qu’un pur produit marketing de la scène Metal US, quand on sait que là bas, et au Texas plus particulièrement, les américains s’entrainent à l’apocalypse, excellent produit d’appel, Google d’ailleurs vous invite à taper « How to survive 2012 » pour acheter votre bunker, votre kit de survie,….tout cela donne raison aux détracteurs.
Revenons à la musique, et découvrons dans le détail l’album Kingdom Of Evil et jugeons sur pièce si l’affiche tient ses promesses.
Rhino ouvre la séance avec sa batterie, en intro de « Conspiracy Theory », c’est qui le chef ? morceau Heavy à souhait avec les dernières recrues Ethan Brosh, à la guitare, et David Fefolt, au chant qui s’imposent bien vite, et n’entendent pas faire que de la figuration.
« Apocalypse 2012 », sans revenir sur la prédiction véhiculée par ce titre, la rythmique de celui-ci se fait plus pesante, avec un refrain bien vite entêtant.
Sur ce morceau et sur la quasi-totalité des titres, je suis horripilé par l’effet de decrescendo et remise des gaz au cours de l’écoute.
David Fefolt est la très bonne surprise de cet album, on découvre un chanteur à fort potentiel, avec une tonalité qui nous touche tout particulièrement quand sa voix reste sur un registre dépouillé aux intonations plus chaudes. Constat qui se vérifie sur des titres comme «Night Magic », « Tear Out My Heart » « Oh How The Mighty Have Fallen » avec pour ce dernier un accompagnement bien heavy, à la rythmique efficace, émaillée des soli d’Ethan.
« Tarot » confirme les réminiscences des ambiances distillées par Jon Oliva qui marque le présent album.
Le titre éponyme « Kingdom Of Evil » se démarque par son intro à la guitare manouche à la Manitas de Plata, qui laisse vite la place à une rythmique heavy et des arrangements qui se veulent plus fouillés. Un des meilleurs titres du scud, qui tranche avec l’instrumental « The Remnant », plus que dispensable, qui flirte avec du richard Clayderman, c’est dire…
« Angels Of Babylon » s’annonce par des chœurs éthérés, intro renouant avec le côté épique cher à MANOWAR.
« Second Coming » sur un rythme mid tempo rend le chant de David Fefolt particulièrement poignant, ce qui confirme l’impression de l’écoute des premiers titres.
Le curriculum vitae d’ANGELS OF BABYLON augurait du lourd, avec une marque de fabrique qui devait nous mener sur les chemins de l’originalité, et on se retrouve sur des sentes maintes fois balisées, et empruntées.
« Abusus non tollit usum », l’abus n’exclut pas l’usage, alors bien sûr ANGELS OF BABYLON peut se complaire dans ce registre que nous sommes nombreux à apprécier, mais le combo prend le risque de l’anonymat. Pour en sortir, le prochain album devra utiliser de nouveaux ingrédients, et faire en sorte que le cocktail nous enivre un peu plus. Frustration sera pour moi le maître mot de cette chronique. Messieurs, on attend beaucoup de vous pour le prochain.