Distribué par le sympathique label norvégien qui monte Tabu Records, on ne peut qu’en déduire que le jeune combo norvégien C-T PREVAIL doit bien avoir quelque chose à revendre. Formé en l’an 2000 du côté de Aalesund, le quatuor scandinave a connu des fortunes diverses avant de souscrire un contrat chez le même label qu’ENSLAVED ou EINHERJER pour les formations les plus prestigieuses du catalogue. Il s’agit là de leur premier album intitulé Mean Season, un recueil de quatorze titres d’un Thrashcore de bonne facture.
Et pour être encore plus précis, C-T PREVAIL administre un Thrash old-school pertinemment mâtiné d’éléments Hardcore, avec en prime pas mal de variations de tempos et des influences à la SEPULTURA par exemple, juste histoire de se faire une idée approximative du style pratiqué par nos amis vikings. Pour ne rien gâcher à la petite fête, le quatuor fait preuve de talent dans la maîtrise de ses instruments d’autant plus que les morceaux composés sont d’ambiance rageuse et aux rythmiques soutenues comme nous le démontre le titre inaugural «Ambivalence» d’emblée suivi par l’évocateur «Enrage». D’entrée donc, les norvégiens annoncent le ton, celui de l’agressivité primaire. Tabu Records n’a pas pour habitude de signer n’importe quoi, on comprend mieux pourquoi au fil des écoutes. Par ailleurs, on pourra au passage noter le travail soigné apporté aux guitares, ce qui n’est pas pour déplaire. Enregistré au Morningstar Studios (NECROPHAGIA, KEEP OF KALESSIN, BLOODTHORN), C-T PREVAIL bénéficie de très bons moyens matériels leur permettant de briller musicalement.
Cependant, si à la longue, les parties vocales de Hansi peuvent en agacer plus d’un, les compositions sont du moins à la hauteur et assez qualitatives pour nous faire passer tout ca aussi facile qu’un suppositoire dans le fion. Et c’est qu‘on est face à de bons morceaux de Thrashcore bourrins tels que la limpide «Bastard» ou la pulsante «Day of The Reckoning». Ultra groovy, les morceaux de C-T PREVAIL s’enfilent comme des binouzes, c’est à dire sans peine, jusqu’à étancher notre soif. Ce n’est certes pas le disque de l’année, mais en période de disette sonore, C-T PREVAIL pourra nous sortir du marasme et nous égayer quelque peu de leurs Thrashcore alambiqué. Et c’est bien ce qui compte.