DRACONIAN (se) - Turning Season Within (2008)
Label : Napalm Records / Season Of Mist
Sortie du Scud : 3 mars 2008
Pays : Suède
Genre : Gothic Doom Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 52 Mins
Imaginez vous en train de faire l’amour à une femme superbe (ou à un homme superbe, Mesdames, je ne vous oublie pas) dans un décor désespérément romantique, et au moment où approche l’extase, l’orgasme suprême de la passion, vient vous interrompre le bruit insupportable d’une sonnerie téléphonique, avec une voix froide et sans âme qui vous dit : « you’re listening the new Draconian album, Turning Seasons Within » … Ce sentiment de frustration ne fait qu’amplifier la colère de votre serviteur, qui s’est retrouvé arraché à son profond chagrin en écoutant « Morphine Cloud » de DRACONIAN. Putains de voice-overs !!! Un album comme Turning Season Within, jouant énormément sur les ambiances, et nécessitant une totale immersion pour être pleinement savouré, se retrouve salement défiguré avec de tels procédés. Passons …
« Morphine Cloud », donc, disais-je, serait bien le plus sublime extrait du quatrième album de DRACONIAN, Turning Season Within, qui ne l’est pas moins. Un peu comme l’était « Death Come Near Me » sur Arcane Rain Fell (2005), c'est-à-dire mélancolique et envoûtant, et avec cependant quelques détails qui ont leur importance. Tout d’abord le son, bonifié par les producteurs Jens Bogren et David Castillo (OPETH, KATATONIA) : entendre DRACONIAN bénéficier enfin d’un son absolument énorme n’est que justice, afin de rendre hommage à des compositions bien plus complexes en termes d’arrangements qu’elles n’y paraissent. « Not Breathing », titre tout en nuances et qui monte en puissance avant de prendre une ampleur magistrale, est là pour vous le démontrer. Ensuite, DRACONIAN semble avoir trouvé le juste milieu entre les interventions d’Anders Jacobsson officiant dans un registre Death, et de cette talentueuse Lisa Johansson à la voix limpide.
Cette maîtrise vocale ne fait que sublimer le concept développé sur Turning Season Within, tournant autour de la complexité d’une relation amoureuse. Ainsi, la voix de Lisa symboliserait les moments les plus tendres, tandis que celle d’Anders incarnerait l’orage de la passion. Musicalement, cela se traduit par un savant mélange de Gothic très soft comme le propose le SIRENIA new look (avec Monika Pedersen) et un Death/Doom à voix caverneuse.
Comme son nom ne l’indique pas, il est curieux de constater que ce n’est pas le PARADISE LOST de Draconian Times (1995) qui sert de disque de chevet à DRACONIAN, mais plutôt les premiers opus (Gothic voire Shades Of God) de la bande à Gregor Mackintosh, comme en attestent ces guitares lead qui mènent le reste du groupe sur « When I Wake » (comme à la grande époque de « As I Die »). Dommage que le guitariste Johan Ericsson ne se lâche pas un peu plus, car ses quelques « écarts » en solo laissent deviner un jeu tout en touché, mais trop timide. Outre les capacités soupçonnées de son soliste, DRACONIAN fait preuve d’ouverture musicale, en ajoutant une touche plus folk sur « The Failure Epiphany », ou sur le très court final « September Ashes », symbole d’un voyage qui se termine.
Un voyage que je vous conseille de vivre, et qui vous guidera avant de mourir.
Mais, de grâce, enlevez moi ces foutues voice-overs …
Ajouté : Lundi 17 Mars 2008 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Draconian Website Hits: 11699
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