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FORSAKEN WORLD (FRA) - Flyshredd et Dyp (Jan-2012)


Petit groupe underground dans le plus strict sens du terme, FORSAKEN WORLD compte, néanmoins, en son sein, deux membres qui ont déjà quelques actualités dans le milieu du Metal. Avec, comme tête pensante Flyshredd, que l’on peut retrouver chez FENRIR et DESPAIRHATE, et Dyp, déjà intervenu dans nos pages avec MOONLORD et GLOOMY EMBODY ABYSMAL. Ce nouveau groupe suit donc une idéologie plus personnelle, se développant sur un semi-concept dans les textes, le visuel, et la musique. Le duo s’est tout de même octroyé les services du réputé Brett Caldas-Lima, pour le mastering. Et, croyez-le ou non, par le plus pur des hasards (je vous assure), on s’est retrouvé à aller voir le concert de KALISIA du 21 janvier 2012 ensemble. Ni une, ni deux, mon calepin à questions sorti, les deux compères n’ont pu cacher aucun détail sur ce premier opus, et se sont montrés très loquaces, en dépit de la fatigue de l’instant.

Line-up
: Flyshredd (Guitare, basse, programmation), Dyp (Chant, programmation

Discographie : As Time Reflects Our End (album - 2012)



Metal-Impact. FORSAKEN WORLD est un groupe très jeune, formé mi-2010. Pouvez-vous revenir en détails sur ce qui vous a amené à travailler ensemble dans ce même projet ?
Flyshredd. À la base, le premier morceau de FORSAKEN WORLD que j’ai composé, c’était « Near Future » (le premier titre de l’album). Et ça s’est fait juste en sortie d’école - la MAI - pour apprendre des rythmiques que je ne connaissais pas, car j’étais très mauvais de ce côté. J’ai composé, je les ai apprises, et ça m’a plu. Alors j’ai appelé Dyp car on jouait ensemble dans MOONLORD, et que sa voix me plaisait énormément. Ensuite, on a fait un essai sur le premier morceau, qui s’est montré vraiment cool. Donc j’ai décidé de continuer l’aventure.

MI. Pourquoi avoir choisi ce patronyme ?
Flyshredd. Il y avait un jeu vidéo, Forsaken, une sorte de jeu où tu pilotais un vaisseau pour tirer sur les ennemis, et je trouvais ça super cool comme nom. Alors on s’est mis d’accord dessus.

MI. Êtes-vous pleinement satisfaits de ce premier disque ?
Flyshredd. Si on était totalement satisfaits, on n’en ferait pas un deuxième. L’on ne peut pas être entièrement satisfait d’un premier album, fait en un an. Je veux dire, c’est notre premier jet, il n’y a que huit titres, en comptant l’intro de deux minutes ; ce qui fait quand même assez court (vingt-neuf minutes et quelques). Mais, pour moi, le résultat est déjà plutôt bon.

MI. Que reprocheriez-vous en particulier ?
Dyp. Je reprocherais surtout des petits problèmes de mixage, mais c’est entièrement de ma faute, je prends sur moi.
Flyshredd. Personnellement, je pense que j’aurais pu passer plus du temps sur certaines prises de guitare, notamment dans « Parallel Universes » où je ne suis pas fier de moi, du tout, pour l’intro. Si on l’écoute tranquillement, ça va, mais si on met le casque, on sent qu’il y a un petit décalage. Sinon, j’ai enregistré les lignes de basse et de guitare en cinq jours.

MI. Parlez-moi de la collaboration avec Genguiz Gokaltay pour votre artwork, qu’est-ce qui vous a séduit chez lui ?
Flyshredd. Le prix, et son boulot que je connaissais parce que j’étais dans la même classe guitare que lui, à la MAI. À ce moment, il nous disait qu’il pouvait nous faire des artworks à prix préférentiel. Et ce qui m’a vraiment plu, c’est qu’en une heure je lui avais dit ce que je voulais, deux jours après il m’a envoyé la maquette de la pochette, qui correspondait exactement à ce que j’avais demandé. Il a tout à fait compris ce qu’on voulait, donc rien à dire sur son boulot.

MI. En parlant de pochettes, quelles sont les covers, dans le Metal, ou autres, qui vous ont le plus marqués ?
Flyshredd. Celle de Somewhere In Time de IRON MAIDEN, parce que j’adore cet album et je trouve que l’illustration, pour l’époque, faisait vachement futuriste. J’aime bien aussi celle d’Abrahadabra de DIMMU BORGIR. Sinon, il y en a plein d’autres qui sont quand même classes.
Dyp. Oui, toutes les pochettes sont biens, tant que ça colle à l’univers du groupe, et de l’album en général. J’aime bien celles d’IN FLAMES, par exemple, surtout les premières.

MI. Vos photos promo ont un esprit assez Black Metal (de par le maquillage). Est-ce intentionnel ?
Flyshredd. Oui. J’ai voulu vraiment tout mélanger dans ce projet. Donc on a des refrains très Death Mélodique, qui pourraient ressembler à AMON AMARTH, sauf que je n’utilise pas le même mode. J’ai aussi voulu amener les rythmiques du Deathcore sans pour autant - excusez-moi pour les coreux - qu’on ressemble à des pédales. Et j’ai toujours été attiré par le milieu du Black Metal, alors j’ai voulu faire un code vestimentaire dans cette veine. Je me suis dit pourquoi pas ? Au pire, on s’attire les foudres des gens qui vont trouver ça horrible, ou sinon ils vont trouver ça cool. Et à la rigueur, je m’en fous un peu.
Dyp. Moi j’ai vu cela différemment… par rapport au concept de l’album en général. Donc ce maquillage représenterait la mutation d’une minorité survivante d’un cataclysme sur Terre, qui pourrait arriver à n’importe quel moment. Et ces survivants auraient muté du fait que leurs ressources auraient été diminuées. Du coup, pour moi, le maquillage représente ces transformations engendrées.
Flyshredd. Alors, ce n’est pas bête du tout, mais en fait ce n’est pas ça (rires). Si tu veux, j’amène la musique et Dyp s’occupe de tout le concept.

MI. D’ailleurs, j’en viens aux paroles. Le titre de l’album, As Time Reflects Our End, est assez pessimiste. Dans les écrits, on retrouve également des sujets tels que la déchéance de la planète par les actions de l’homme, la solitude, la stupidité de la religion. Qu’est-ce que tu peux me dire de plus sur les thèmes que vous abordez ?
Dyp. Ils peuvent être variés, mais en restant toujours dans cette optique de pessimisme, comme tu dis, que l’humain détruit la planète. Et j’essaie d’exploiter toutes les manières possibles par le biais desquelles il l’anéantirait, donc la religion compte. D’ailleurs, si tu veux savoir l’origine du titre. Un jour j’ai dit à Flydhredd : "il faut qu’on trouve un titre pour l’EP", puisque ce devait être un EP à la base. Et j’ai sorti, comme ça, "As Time Reflects Our End" mais je préférais le garder pour l’album. Du coup, après tout est venu naturellement.
Flyshredd. Et, pour l’EP, j’avais choisi une phrase issue du refrain de « Near Future » : "Every second is one more nail in the coffin of humanity". Je trouvais la phrase sympa, avec une certaine profondeur que j’aimais bien.

MI. J’ai trouvé les textes assez proches de ceux d’Anders Fridén (IN FLAMES) pour leurs thématiques. Est-ce une source d’inspiration ?
Dyp. Je ne m’inspire pas directement des textes en fait, mais tous ceux des groupes que j’ai déjà lus peuvent m’influencer. Des fois, il y a des petits clins d’œil aussi, ce que j’aime bien faire, à l’instar du dernier titre. Tout d’abord, les refrains de cette chanson sont construits de façon à ce qu’ils aient tous plusieurs références qui peuvent aller des pires trucs de geek, à des phénomènes plus courants. Par exemple, l’album St. Anger de METALLICA, que Jesper Strömblad a jeté par la fenêtre - une histoire que seuls les plus fidèles fans d’IN FLAMES peuvent connaître. Il y a aussi un clin d’œil à notre défunt Steve Jobs, et son cancer du pancréas. Egalement, "l’écran bleu de la mort" pour les utilisateurs de Windows.

MI. Et quel est le rapport au point Nemo que l’on voit constamment revenir dans vos vidéos du studio ?
Dyp. Ah, bah justement, c’est toujours par rapport au refrain de ce même titre, où l’on parle du Bloop, qui envahit l’espace, alors qu’il avait envahi les océans. Et le bloop, c’est simplement un son très étrange, perçu en 1997 il me semble, surtout dans la région du point Nemo. L’endroit où Lovecraft avait placé son mythe de Cthulhu, dans le domaine de R’lyeh, celui de ce dieu mort mais rêvant. J’aime bien toutes les références de ce style, même si c’est vrai que c’est un peu alambiqué.

MI. Que représente le code binaire de la première piste « 010010110 » ?
Dyp. Il n’y a aucune signification. Au début je voulais écrire un titre en binaire, et puis j’me suis dit que c’était impossible, qu’on ne pouvait pas faire des lettres, ou alors fallait vraiment chercher. Alors j’ai mis n’importe quoi.
MI. Il y a AYREON, le projet d’Arjen Lucassen, qui avait sorti un album intitulé en binaire et qui signifiait "Y", pour la planète dont il parlait dans son histoire. Je me suis dit qu’il y avait peut-être une similitude…
Dyp. Je n’en avais pas connaissance. Pour une fois, il n’y a pas de clin d’œil. C’était une intro, donc je ne voulais pas l’appeler « Intro », et je ne voulais pas non plus lui donner un vrai titre. Et vu que j’ai fait des études d’électronique, j’ai baigné un peu dans le code binaire, dont je me suis rappelé, et voilà, des 0, des 1, et c’était bon.

MI. Par rapport à l’ambiance de ce morceau, justement, comment l’avez-vous construite ?
Flyshredd. L’ambiance, hormis les paroles, c’est moi qui l’ai faite. Étant donné que l’album est avec une dominante de Si phrygien, donc Si et Do, qui sont deux notes assez dissonantes, toute la base des basses dans l’intro est composée avec ce Si, et je rajoute ce fameux Do, qui fait que ça frotte vachement. Après, il y a un travail d’ambiance avec les gouttes d’eau, qui sont là pour rappeler et faire comme si l’on était sous terre, car la Terre elle-même n’est pas habitable.
Ce morceau est construit vraiment comme une montée en puissance avec les percussions qui apparaissent, pour amener le premier titre de façon plus pertinente, et fluide.
Dyp. Niveau sonorités autres que musicales, il faut savoir que la séquence que l’on peut entendre au début de cette intro (voix et bruitages) a été enregistrée en une seule prise. C’est-à-dire que je suis vraiment entré dans la pièce, ai fait les bruits de pas, allumé ma cigarette et dit le texte ensuite, qui introduit le concept général de l’album. En sachant que j’ai dû recommencer à peu près vingt fois, donc j’ai dû utiliser un paquet de clopes : une à chaque fois - c’est pour la petite anecdote. Je pense que c’est ce qui a demandé le plus de temps à être enregistré, en ce qui concerne les voix.

MI. A l’image de cette plage, on retrouve d’autres bruitages singuliers dans l’album. Qu’est-ce qui vous intéresse dans l’accomplissement de ces espèces d’expérimentations ?
Dyp. A la base, ce sont plus des expérimentations personnelles. En tant qu’ingénieur du son, j’ai envie d’essayer plusieurs choses, pour finalement les inclure dans des projets. Par exemple, le coup de la cigarette, c’est une idée que j’avais depuis longtemps, ça permettait de rajouter un petit bruitage plutôt que de simplement lire mon texte. A la fin, il y a aussi bruitage de l’horloge, qui m’est venu assez facilement. J’étais dans ma salle-de-bain, vers 4h du matin - donc aucun bruit - et j’entendais ce "tic… tac… tic… tac…". Du coup, je me suis dit que c’était la fin parfaite, en tant qu’outro de l’album. Ce bruit d’horloge qui rappelle également le titre, le temps qui s’écoule.

MI. De manière générale, comment prennent vie les compositions ?
Flyshredd. Après la singularité du premier morceau, qui était vraiment un titre expérimental pour que je puisse bosser ma technique, ce qui a marché, j’ai ensuite eu pas mal d’idées et le concept musical que je voulais pour ce groupe m’est venu assez vite. Pour ce qui est des morceaux, je ne les compose pas sur guitare en fait. Pour la gamme que je veux utiliser, j’écris la tablature sur Guitar Pro, pour tous les instruments, mesure par mesure. Je mets la basse, la batterie puis, pour les refrains, j’ai une ligne beaucoup plus mélodique avec double pédale, sextolet, principalement, et j’essaie de caser un pont plutôt sympa. J’écris vraiment tout avant de le jouer. Ce qui fait, d’ailleurs, que la dernière piste de l’album n’avait jamais été jouée avant l’enregistrement. C’est pareil pour la basse, je n’en avais jamais fait avant.
Et donc, dès que j’ai une composition qui me semble cohérente, j’envoie le fichier à Dyp, il me dit ce qu’il en pense, s’il a quelques modifications à apporter. Même si, sur le premier album, je n’en ai pas tenu compte du tout ; mais il n’avait pas de remarques majeures à faire sur ma musique. Viens ensuite le moment d’enregistrer la démo de mon côté, puis les voix du sien, et si ça me plaît je donne l’aval et la compo est validée.

MI. Par rapport à la basse, que tu maniais pour la première fois, cela t’a-t-il posé quelques soucis ?
Flyshredd. Ce n’a pas été vraiment contraignant, étant donné que je joue au médiator, pour une facilité de technique et un goût esthétique au niveau du son. Sinon, la basse suit beaucoup les guitares, et j’ai davantage étoffé les lignes, au feeling, lors de l’enregistrement. Plutôt que de jouer que sur la fondamentale, j’essayais de tricoter un petit peu, suivre davantage la grosse caisse. Comme je connaissais vraiment bien les compos, il n’y a pas eu de difficulté. J’ai juste mis un matin à vraiment ressentir l’instrument dans les mains, et après c’était parti.

MI. Pourquoi avoir fait le choix d’une batterie programmée ?
Flyshredd. Tout bêtement, pour des questions de budget, et l’on n’avait pas le matériel pour enregistrer une batterie de façon professionnelle. Bien que l’on pourrait nous reprocher l’aspect un peu robotique, le rendu est tout de même convaincant. En outre, on n’avait pas, non plus, de batteur capable de le jouer à ce moment-là.

MI. Parlez-moi des guests présents sur la piste finale.
Dyp. Je voulais que cette partie soit vraiment scandée comme un slogan, pour bien enfoncer le clou. Et comme je ne voulais pas qu’il n’y ait que mes voix, mais aussi un apport féminin, le choix s’est porté naturellement sur une amie à nous, Samantha. Et puis Naps, qui apparaît sur chacun de mes projets. Flyshredd a également posé sa voix, et aussi sur « Crucified Truth » où il y a le fameux rire.
Pour l’anecdote de ce passage, quand il m’a envoyé la version démo, j’enregistrais normalement mon texte qui était assez offensif. Et au moment de dire "God bless anal raping", ça m’a fait rire. Et j’ai tellement aimé que je l’ai gardé et proposé à Flyshredd.
Flyshredd. De mon côté, au vu des paroles, puisqu’on met le doigt sur la religion, je pensais que c’était fait exprès à la base, pour se moquer un peu plus. Et ce concours de circonstances a fait que ça m’a beaucoup plu.

MI. Vous oscillez entre Death Mélodique et Deathcore. Pouvez-vous, chacun, nous citer vos principales inspirations lors de la création de cet album ?
Flyshredd. Par rapport au Death Mélodique, j’ai été très porté sur AMON AMARTH, dont je suis un très gros fan. J’aime beaucoup ce côté puissant de leurs refrains qui font penser à des hymnes guerrières. Pour ce qui est du Deathcore, j’ai été pas mal influencé par BORN OF OSIRIS, et toute cette vague-là. Mais j’ai vraiment voulu garder que le côté rythmique, ce que je trouve de plus efficace dans le genre. J’ai donc essayé de mixer les bons côtés de ces deux courants pour en faire notre musique. Il y a aussi d’autres influences, avec AT THE GATES qui n’est pas loin, et quelques groupes Black, un style que j’affectionne particulièrement.
Dyp. Pour le chant, on peut ressentir des côtés Peter Tägtgren, AMON AMARTH également. Et une influence qui ne plaira pas forcément à tout le monde : BRING ME THE HORIZON, Olivier Sykes. J’aime ce type de chant, et je le défends car, pour moi, c’est très dur à faire, contrairement à ce que tout le monde pense. Je me suis beaucoup entraîné pour pouvoir reproduire des passages dans sa veine. Et, comme d’habitude, ma propre personnalité.

MI. N’avez-vous pas eu trop de contraintes du fait d’être autoproduits ?
Flyshredd. Justement, on n’a pas un producteur - pour aller à l’extrême - qui va nous forcer à rendre notre musique commerciale. Du coup, c’est très bien, dans le sens où on a fait ce qu’on a voulu, que ce soit musicalement, ou même sur le temps de réalisation. Pareillement, pour la sortie de l’album, personne ne nous met la pression. C’est vrai qu’en temps normal, je ne suis pas très patient, et j’ai un peu poussé pour que ça avance. Mais Dyp m’a dit : "Écoute, ça ira comme j’ai envie" (rires), donc j’ai dû me résigner et attendre. Car avec moi l’album serait déjà sorti depuis un moment, mais "mal sorti", on n’aurait pas toutes les armes de notre côté.

MI. Le mastering a été réalisé par Brett Caldas-Lima, au Tower Studio. Qu’est-ce qui vous a amené vers lui, et comment s’est passée la collaboration ?
Dyp. J’ai surtout regardé les différents mastering faits sur des albums français, et celui auquel je me suis vraiment intéressé était l’album de KALISIA, Cybion. Donc je trouvais que c’était inutile d’aller chercher super loin alors que Brett proposait un excellent boulot, avec des prix plus qu’abordables. De plus, la collaboration s’est très bien déroulée. Même s’il est très occupé, Brett a été réceptif à notre projet, vraiment sympa, et suivait nos remarques jusqu’à ce qu’on soit satisfaits.
Flyshredd. Par exemple, autour de moi, plusieurs personnes ont fait masteriser leurs albums aux États-Unis, en Allemagne, en Suède, à payer presque 1000 €. Nous, on s’en sort à 300 €, avec une très bonne qualité et, sans vouloir faire le chauvin, on a fait ça en France, autant faire marcher l’industrie ici. Avec Brett, en trois jours, on a eu trois masterings finaux. Donc il est vraiment très pro, et je pense, qu’à l’avenir, on refera appel à lui.

MI. Ne trouvez-vous pas que la durée d’à peine 30 minutes de l’album soit un peu courte ?
Flyshredd. C’est vrai que ça peut paraître court, mais pour se rassurer on se dit, qu’à part l’intro de « Artificial Tears », c’est direct et rentre-dedans. On a également pensé au fait qu’un album qui fait une heure, si on veut bien l’écouter, il faut se poser pendant une heure, et avoir ce temps à perdre pour un disque, c’est rare. Une demi-heure c’est déjà plus abordable. Je ne sais pas quoi faire de ma demi-heure, je mets l’album, et voilà. Après, le set live durera quarante-cinq minutes.
Mais je pense que ce nous sera reproché d’arriver avec une demi-heure de matériel. Après coup, je me le dis aussi que c’est court. L’album est bien construit, il évolue, mais c’est vrai qu’un ou deux morceaux de plus auraient pu être mis dedans… mais on ne les avait pas. Il y en a un qu’on a rejeté car il ne rentrait pas dans l’idée de FORSAKEN WORLD. C’était un morceau qui datait d’un an et demi avant l’album, et il ne me plaisait plus, il n’avait rien à faire là.

MI. Donc, par rapport aux concerts. Si vous prévoyez quarante-cinq minutes, c’est que de nouvelles compositions ont été créées ?
Flyshredd. Il y en a une pour l’instant, qui sera sûrement sur le prochain album. Peut-être une deuxième qui est en phase terminale. Et une reprise. Mais tu ne sauras pas laquelle c’est (rires).
Dyp. Puisque ça changera à chaque live.

MI. Selon vous, quel titre fédère cet album ?
Flyshredd. Ils sont tous différents. Mais, personnellement, le titre qui regroupe toutes nos influences et montre ce qu’on apporte, c’est « Parallel Universes », pour le refrain très mélodique, le couplet bien rythmique, l’intro entre Death Mélodique et Metalcore, et le pont avec mon petit solo pour - excusez-moi du terme - faire "pisser les minettes" : il est mélodique, j’en fous pas partout, et quand je l’ai composé je me suis dit que ça allait vraiment plaire.
Dyp. Pour moi, c’est « As Time Reflects Our End », la piste que l’on attend tout au long de l’album. Elle reprend également un peu tout, pousse la technique au plus loin, et a une outro qui sert également au disque.
Flyshredd. C’est vrai qu’on l’a attendu, puisque c’est le dernier morceau qu’on a composé. Pour la petite anecdote, c’est un titre qui peut s’apparenter plus méchant que les autres, mais c’est une chanson de rupture, d’un point de vue musical, car les paroles ne portent pas du tout là-dessus.
Il y aussi un morceau qui revient souvent, que beaucoup de gens apprécient mais, qu’après l’avoir composé, je ne l’aimais plus du tout, et après l’enregistrement, il passait déjà mieux : « My Shelter ».
Dyp. D’ailleurs, c’est le seul texte qui est personnel dans l’album.

MI. L’album est terminé et vous êtes en recherche de label. Quel est votre programme si les réponses sont négatives ?
Flyshredd. On a eu une réponse négative de Nuclear Blast, qui ne veulent pas s’engager sur un premier album. Alors ils nous ont demandé de renvoyer du matériel à la prochaine sortie, donc c’est plutôt sympa.
Dyp. Pareil, sur sept labels français, les retours n’ont pas été positifs. Mais, au bout d’un moment, on veut que l’album sorte, donc on va le faire nous-mêmes et on verra pour la suite.

MI. Sur vos pages (Facebook, Myspace…), vous présentez un line-up pour le live. Vous avez déjà effectué des concerts ? Quels sont ceux prévus ?
Dyp. Pas encore, mais ça va venir. Il y a la première date en mai, dans notre région. On jouera l’album en intégralité, et dans l’ordre.

MI. Vous avez déjà des compositions pour un prochain album ; qu’en est-il du concept, comptez-vous restez dans le même ordre d’idées ?
Flyshredd. On en a rediscuté, et ce concept de monde dévasté, avec notre style vestimentaire, montre un peu une race survivante. On va essayer de raconter leur histoire, peut-être qu’ils vont fonder une nouvelle société, on ne sait pas trop pour l’instant. Pour ce qui est des compositions déjà commencées, les textes et la musique sont établis, avec quelques modifications à faire encore. Mais pour une, ce sera une surprise, car dans un registre différent de ce qu’on a l’habitude de présenter.

MI. Vous avez tous les deux différents projets musicaux en dehors de ce groupe. Quelle est leur actualité ?
Flyshredd. Je joue dans FENRIR, un groupe de Metal Folk, à voix féminine et violons. On est signés chez Savage Prod, avec KELLS et BENIGHTED SOUL. Une tournée va débuter en mars, et un plateau Savage Prod va se faire avec les deux autres formations précitées. Je sais qu’on va jouer au H'elles on Stage, en octobre, à Lyon, puis des dates dans toute la France, que ce soient des caves ou des bonnes scènes.
Je joue aussi au poste de bassiste dans DESPAIRHATE, un groupe de Metal Symphonique à voix mixtes mais très axé Thrash/Death tout de même. On vient d’enregistrer l’EP, début janvier, et là on recherche des dates.
Et puis j’ai un groupe de reprises avec mon père et ma tante, où on joue du SCORPIONS et du IRON MAIDEN. On fait quelques bars, ça ramène un peu d’argent, et c’est cool.
Et pour finir, je suis sur la composition d’un album instrumental solo, pour me faire plaisir à la guitare et faire vraiment ce que je veux. C’est vraiment en phase embryonnaire, et il n’y a pas vraiment de nom pour l’instant. J’en ai bien un en prévision : FROZEN LAKE, car c’est un des premiers projets que j’ai fait. J’ai une vingtaine de compos qui dorment depuis que j’ai 17 ans, donc je vais sûrement les retravailler, et on verra ce que ça donnera.
Dyp. On peut aussi parler de notre second projet en commun : MOONLORD, le premier groupe dans lequel on s’est rencontré. Pour le moment, on n’a plus de batteur, et c’est en stand-by pour vraiment composer quelque chose qui vaut le coup.
Sinon, du côté de GLOOMY EMBODY ABYSMAL, il y a beaucoup de projets, dont le réenregistrement intégral du premier album, avec deux titres bonus. C’est quelque chose que je voulais vraiment pour amener une autre dimension à cette œuvre, que je n’ai pas su donner à l’époque. Et un deuxième album dans un style Post-Rock, puisque je fais ce que je veux dans ce projet, qui va arriver un peu plus tard.
Et enfin V, de l’Hybrid Black/Thrash. Le premier album est composé, et va être enregistré dans les mois qui viennent.

MI. Revenons à des questions plus généralistes. Comment avez-vous trouvé le concert de KALISIA d’hier soir ?
Flyshredd. J’ai pris la claque de ma vie, vraiment. C’était monstrueux, joué à la perfection et le travail technique était formidable. Le fait qu’il y ait la vidéo en même temps, avec les paroles en temps réel, c’était exceptionnel. J’achète très peu d’albums, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter Cybion. Ils nous ont vraiment fait voyager ailleurs. Merci à Brett, et ses 14 ans d’attente.

MI. Actualité oblige. Depuis quelques jours, sur internet, on ne parle que de la SOPA, de la fermeture de Megaupload, et de la riposte des Anonymous. Que pensez-vous de tout cela ?
Dyp. Forcément, pourquoi être pour cette loi un peu Hadopiste ? Pour rien, car c’est vraiment quelque chose que va apporter aux gens qui ont déjà beaucoup d’argent. Ça va être une censure d’Internet, qui est le principal outil de communication des jeunes groupes, comme nous. Mais c’est également par ce biais que les grandes Majors découvrent leurs jeunes talents. Par exemple, t’as un mec qui va poster sa vidéo en train de jouer et de chanter en même temps, le gars il a 14 ans, ça y est, star mondiale : Justin Bieber (rires).
Pour Megaupload, c’est vrai que c’était un outil qui servait aux pirates, mais les professionnels s’échangeaient également des fichiers dessus, leur travail. Et je soutien les actions d’Anonymous.

MI. De là, comment voyez-vous le futur d’Internet ? Pensez-vous qu’il va être de plus en plus soumis au contrôle des gouvernements ?
Flyshredd. Si la loi SOPA passe, je pense que ça ira en empirant. C’est pour ça qu’il faut qu’il y ait un assez gros mouvement pour faire bouger les choses.

MI. Pensez-vous que le Metal, comparé aux styles de musique plus populaires, va être touché par tout cela ?
Dyp. Bah, c’est surtout pour ça que cette loi a été créée, pour qu’eux (les musiques populaires) aient plus d’argent.
Flyshredd. Pas forcément. Mais comme le Metal, il y a plusieurs petits styles qui essaient de vivre, et ça peut leur faire du tort.

MI. Depuis quelques temps, plusieurs groupes lancent leurs pages bandcamp où ils mettent leurs albums - ou quelques morceaux - en streaming, et laissent l’auditeur choisir la somme à donner, à partir d’un prix de base. Vous aimez ce principe ?
Dyp. On en a une, sauf qu’il n’y a rien dessus pour le moment. Je connaissais ça version physique, dans les concerts underground de la région où les groupes filaient leur démo à prix libre. J’achetais ça à un prix raisonnable, celui d’une démo : 2€. C’est toujours un petit soutien. Sur le net, t’as pas le même contact, donc ça peut être plus difficile.
Flyshredd. Si les auditeurs jouent vraiment le jeu et mettent vraiment ce qu’ils en pensent, ça peut être une bonne chose puisque, du coup, tu as un retour direct de la qualité de ta musique. Personne va acheter un album digital 100€ mais, par exemple, si un titre est vraiment bon, je peux le payer 3€ pour montrer au gars que je le trouve exceptionnel. Et si on veut que les gens jouent le jeu avec nous, il faut qu’on fasse pareil. Il y aura forcément une majorité qui achètera au prix de base car on est tous près de nos sous, mais c’est toujours un petit signe de reconnaissance.

MI. On va finir sur un petit bilan de 2011. Quelles ont été vos sorties favorites ? Et attendez-vous des albums pour l’année à venir ?
Flyshredd. Le dernier BORN OF OSIRIS, qui m’a vraiment surpris. Je n’étais pas des masses dans le Deathcore mais, au niveau des ambiances, j’ai vraiment trouvé cet album formidable. Par contre, l’album d’AMON AMARTH ne m’a pas trop enchanté, je préfère le précédent.
Pour changer totalement de style, une sortie qui m’a énormément plu, mais qui n’est pas très connue, donc je lui fais un peu de pub : le premier EP de NYX VIOLET, une de mes plus belles sorties de l’année. C’est une très bonne amie à moi, qui donne dans la chanson française un peu Rock/Folk, et j’espère qu’elle réussira.
Pour 2012, j’attends le prochain MESHUGGAH, le GOJIRA et le ELUVEITIE qui peut être très bon. Et peut-être un prochain BURZUM. Mais dans le Black, j’ai mes références, et je reproche beaucoup ce côté "son de merde", et on est content de faire du son de merde. C’est dommage. Et j’en ai marre qu’on stigmatise les groupes comme DIMMU BORGIR ou CRADLE OF FILTH, qui ont une vraie prod. Car il y a des groupes vraiment bons comme BEHEXEN, SATANIC WARMASTER, mais il faut vraiment porter l’oreille pour comprendre ce qui se fait. Enfin, peut-être le NECROPHAGIST aussi, qu’on attend depuis belle lurette.
Dyp. Déjà IN FLAMES, une grosse déception pour certains, mais pas pour moi. Et toute la scène Post-Rock, qui est foisonnante, avec SLEEPMAKESWAVES, et leur premier album génial, le nouveau RUSSIAN CIRCLES, le EXPLOSIONS IN THE SKY… Pas mal de sorties que j’ai adorées. Et puis Le Chant Des Sirènes d’ORELSAN.
Et pour cette année, CALIBAN, avec I Am Nemesis et sûrement un nouvel HYPOCRISY, qui a été annoncé il y a pas longtemps. Et peut-être un nouveau SONIC SYNDICATE… ou pas (rires).

MI. Bon, c’est tout de mon côté. Merci pour votre temps et vos réponses. Si vous avez des précisions à rajouter par rapport à un élément, et le petit mot de la fin pour les lecteurs de Metal Impact, c’est à vous !
Flyshredd. Je les invite à jeter une oreille sur ce qu’on a fait, et s’ils pouvaient nous faire part de leurs critiques (constructives), car c’est ce qui nous fait avancer. Merci.
Dyp. Oui voilà, et merci à toi.


Ajouté :  Mardi 28 Février 2012
Intervieweur :  CyberIF.
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